Mieux protéger les chevaux

Les chevaux de notre pays sont désormais exonérés des corvées d’autrefois, mais personne ne voudrait changer sa place avec celle d’un cheval, en connaissant la manière dont ils sont détenus et employés. Dans le cadre d’une conférence de presse à Zurich, la Protection Suisse des Animaux PSA a clarifié plusieurs aspects de la détention et de l’emploi des chevaux. Elle a également plaidé pour une meilleure protection des chevaux.

La solitude du box étriqué marque le quotidien de la plupart des chevaux en Suisse, au lieu du mouvement, du pâturage et de la compagnie de congénères connus. Seulement un cheval sur sept jouit en permanence de contacts sociaux dans un troupeau. La Protection Suisse des Animaux PSA voit les raisons de cette situation insatisfaisante dans le maigre encouragement fédéral de la détention en groupes. Pourtant, l’information quant à cette forme de détention respectueuse des animaux ne manque pas. Les nombreuses écuries dotées du label pour chevaux de la PSA le démontrent. De plus, la charge de travail supplémentaire des paysans en faveur du bien-être des animaux est à peine dédommagée. L’encouragement des formes de détention respectueuses des animaux par des contributions financières, ancré dans la loi, n’est pas payé au prix qu’il mérite.

Cheval et cavalier
Chaque année, en Suisse plus de 8000 personnes se blessent dans les sports équestres. Le Bureau de prévention des accidents (bpa), dans sa publication de 2014 «Analyse de la sécurité dans la pratique des sports équestres en Suisse» arrive à la conclusion que le comportement du cheval est influencé négativement par la détention non conforme à son espèce ou par une manière non respectueuse de le traiter. Cela signifie qu’une détention respectueuse de l’animal sert aussi à prévenir les accidents et qu’elle est la meilleure assurance pour le cavalier. Au vu de ces éléments, les résultats d’une recherche de la PSA en cours dans quinze écuries d’équitation laissent songeur: dans deux tiers des écuries, la qualité des détentions constitue un grand interrogatif.

Urgence dans les sports équestres
La Protection Suisse des Animaux PSA a examiné le respect de l’interdiction de pratiquer l’hyperflexion (Rollkur), en vigueur depuis deux ans, lors de neuf manifestations équestres. Des postures forcées de la tête et du cou ont été observées dans pratiquement tous les concours hippiques, tant dans le saut que dans le dressage et dans des manifestations western, en dépit de l’interdiction et sans être officiellement contestées. Certains cavaliers maintenaient cette posture non naturelles du cou en tenant les rênes courtes et en abusant des éperons. Une enquête auprès des vétérinaires cantonaux n’a indiqué qu’une plainte au sujet de l’interdiction de la Rollkur; l’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV a confirmé n’avoir reçu aucune notification d’infractions à l’interdiction de la Rollkur ni à celle de barrer les chevaux depuis leur entrée en vigueur.

Le bien culturel franches-montagnes
Un optimisme prudent se dessine du côté de l’élevage, souvent critiqué, des franches-montagnes. Un dialogue s’est établi entre la Fédération suisse du franches-montagnes (FM) et la protection Suisse des Animaux PSA. Il se base sur le consensus que les chevaux de la race franches-montagnes sont un bien culturel suisse digne d’être soutenu. La Fédération a assuré à la PSA que l’intérêt des éleveurs vis-à-vis des poulains aptes à être employés est vital, tandis qu’ils rejettent la production de poulains d’engraissement.