Des délices de la salle de torture

Chaque année, 300 tonnes de foie gras, 200 tonnes de homards vivants, 90 tonnes de cuisses de grenouille et 450'000 grenouilles vivantes sont importées en Suisse. Pour ces «délicatesses» douteuses et d'autres encore, des millions d'animaux mènent une existence misérable et meurent dans des conditions cruelles. Pour la première fois, un rapport complet de protection des animaux met en lumière la toile de fonds de la production et de la distribution de tels produits impliquant des traitements cruels pour les animaux.
Des homards vivants souffrent le martyre un mois durant pour être proposés soi-disant «tout frais» dans les poissonneries et les temples de la gastronomie de notre pays. Après avoir été capturés, ils végètent, pinces nouées, empilés, manquant constamment d'air, dans des halles de stockage quelque part en Amérique du nord, en attendant leur expédition en Europe où, généralement, leur vie prend fin dans l'eau bouillante.

Canards et oies engraissés pour la production de foie gras vivent entassés dans des élevages en masse et sont, durant les dernières semaines de leur vie, soumis à un gavage de force, d'une incroyable brutalité. La Suisse importe 300 tonnes de foie gras. Pour cela, il faut que soient traités cruellement un demi-million de canards et d'oies. Avec sa société affiliée Globus, Migros est le plus grand détaillant de foie gras de notre pays.

De tels produits importés très discutables - parmi d'autres - comme les cuisses de grenouilles, les œufs de caille, la viande de cheval ou la mozzarella de bufflonne sont inconciliables avec l'image que veut se donner le grand distributeur national, à savoir celle d'un partisan responsable de l'agriculture biologique et du bien-être animal; ces produits ne font pas bon ménage non plus avec la culture, le style et le savoir-vivre que prétend avoir la grande cuisine!

Gastronomie et épiceries fines font largement preuve d'incompréhension
Dans le cadre de son étude, la Protection Suisse des Animaux PSA a adressé une enquête aux commerces de détail et épiceries fines, au Guide Michelin, à Gault Millau, GastroSuisse et à dix cuisiniers de premier rang en Suisse. Alors que le commerce de détail se montre prêt à renseigner et est conscient du problème, la grande cuisine se mure dans le silence, à quelques exceptions près. Seules deux entreprises/cuisiniers étoilés contactés (The Restaurant au Dolder Grand à Zurich et Stucki à Bâle) ont réagi à l'enquête PSA.

Pour que la souffrance animale diminue
Pour que la souffrance endurée par les animaux pour satisfaire à notre alimentation diminue, la Protection Suisse des Animaux PSA exige l'interdiction d'importation de produits de foie gras, l'obligation d'étourdissement pour les homards et l'interdiction de jeter ceux-ci vivants dans l'eau bouillante; elle soutient de surcroît les motions Graf (Interdire l'importation de homards vivants destinés à la consommation) et Aebischer (Interdire l'importation de produits provenant d'animaux ayant subi de mauvais traitements), ainsi que l'initiative pour des aliments équitables lancée par Les Verts. La PSA exige d'autre part, s'agissant de tous les produits à base animale, une obligation de déclaration concernant les conditions de détention des animaux - persuadée qu'elle est que des consommateurs informés sont en principe disposés à payer davantage pour un plus grand bien-être animal.