Hefenhofen n'est pas un cas isolé

La Protection Suisse des Animaux PSA recommande l'abandon de contrôles de la protection des animaux effectués à l'échelle nationale et annoncés au préalable, pour passer à une sélection - fondée sur les risques - des exploitations à contrôler. Ainsi serait-il plus probable de découvrir des cas relevant de la protection animale dans la détention d'animaux de rente, et bien de la souffrance animale serait évitée grâce à des mesures ciblées des autorités.
Ulrich K., le propriétaire des animaux à Hefenhofen TG, a été condamné à plusieurs reprises dans les années passées pour maltraitance des animaux. Une interdiction de détention de ceux-ci n'a pas été ordonnée. Sur une exploitation sise à quelques kilomètres seulement de la ferme d'Ulrich K. vivent environ 60 bovins, malgré une telle interdiction. Une paysanne tessinoise a ignoré pendant des années une interdiction partielle de garder des animaux et a continué à en détenir davantage que ce qui lui était autorisé. Ce n'est qu'au moment où des images de vaches pratiquement affamées, et d'autres même mortes, sont parvenues aux yeux du public que les animaux restants ont fait l'objet d'une saisie.

A défaut d'écho médiatique, il se passe peu de choses
L'exécution de la législation (sur la protection des animaux) est bien davantage que le contrôle de prescriptions. Fait également partie de l'exécution le fait d'ordonner et de mettre en œuvre des améliorations en cas de lacunes ou d'abus. Et cela non pas seulement au moment où des médias font les titres de ces abus et déficiences. Le but doit être un meilleur standard de protection des animaux, assorti d'un recul sensible des contraventions à la loi.
A vrai dire, en sus de défaillances imputables à des particuliers et aux autorités, une erreur du système de l'exécution de la loi est constatable, non seulement dans le cas de Hefenhofen, erreur sur laquelle la Protection Suisse des Animaux PSA attire l'attention depuis des années.

Système erroné
Chaque exploitation ayant droit à des paiements directs est régulièrement contrôlée par des organes cantonaux en charge. La plupart des contrôles étatiques ont lieu sur préavis. La fourniture du travail de ces organes de contrôle est mesurée au nombre des contrôles. Ceux-ci, effectués sur l'ensemble du territoire, exigent de grandes ressources de personnel qui font par conséquent défaut dans le traitement de cas graves.
«Nous n'avons pas besoin de lois plus sévères ni de contrôles plus stricts, mais il nous faut davantage de contrôles de protection animale inopinés, fondés sur les risques», déclare Hansuli Huber, directeur du service technique de la Protection Suisse des Animaux PSA.

Contrôles occasionnels fondés sur les risques
La PSA plaide pour que toute entreprise agricole qui ne cesse de provoquer des réclamations en matière de protection des animaux soit assainie au moyen de conseils, d'une surveillance étroite et de sanctions en conséquence. En désespoir de cause, il y a lieu de notifier des interdictions de détention animale.
Il faut par ailleurs revoir dans le cadre des paiements directs le schéma des sanctions en cas de contraventions à la loi sur la protection des animaux. De graves violations de cette législation comme, par exemple, des soins lacunaires, une mauvaise alimentation, le manque d'eau, une forte surpopulation ou l'absence de sorties en plein air doivent entraîner dorénavant de très sensibles réductions des paiements directs. La souffrance animale ne saurait payer.