Abattre? Exterminer?

Juste avant la votation du 27 septembre, la Protection Suisse des Animaux PSA réaffirme son opposition à la révision de la loi sur la chasse. Dans une vaste campagne, l’association faîtière de la protection des animaux réitère sa revendication d’une loi sur la chasse qui ne résolve pas les problèmes par les armes et qui renforce la protection des animaux et des espèces en Suisse au lieu de l’affaiblir.
«Il est déloyal et absurde», souligne Heinz Lienhard, Président de la PSA, «de faire miroiter aux votants que la nouvelle loi sur la chasse renforcerait la protection des animaux et amènerait plus de sécurité aux humains et aux animaux. Une loi qui diminue la protection de la faune sauvage et qui parallèlement continue d’autoriser des méthodes de chasse cruelles comme le déterrage ne renforce assurément pas la protection des animaux.»

Chasse au renard jusque dans le terrier et battues à mort
Le peu de considération accordée à l’exigence d’une chasse conforme à la protection des animaux dans la loi vantée comme progressiste montre qu’aucune interdiction à l’échelle nationale du déterrage, d’un combat souterrain entre chien et renard, n’a été intégrée au projet de loi. La formation de chiens de déterrage du renard vivant est même prescrite. De même il ne doit pas y avoir de limitation du nombre de battues par territoire de chasse même si à chaque saison de chasse des milliers d’animaux blessés par balles meurent misérablement au terme de longues souffrances.

La faune sauvage dans le collimateur
Le gouvernement souligne que la révision de la loi offrirait une solution pragmatique eu égard à l’augmentation croissante de l’effectif de loups en Suisse. Elle permettrait à l’avenir aux cantons de réguler par anticipation la population de loups. En réalité, ceci signifie que des individus et des populations entières d’une espèce animale protégée peuvent être abattus, avant même de prouver un quelconque dommage. C’est du jamais vu, car jusqu’alors l’autorisation de tir requérait la preuve de dommages considérables. En ce qui concerne le loup, l’incitation à protéger efficacement les troupeaux est amoindrie au profit de la solution plus simple que représente le fusil. Parallèlement au loup, le bouquetin et le cygne tuberculé seraient également concernés par la simplification de la régulation des populations. Le Conseil fédéral pourrait inclure de son propre chef d’autres espèces animales sur sa «liste noire».

Prosternation devant les opposants aux loups et le lobby de la chasse
Ce qui est présenté aux votants comme une loi moderne sur la chasse est une prosternation devant les opposants aux loups et le lobby de la chasse. La promesse de plus de sécurité pour les humains et les animaux s’orne de contes à dormir debout du «grand méchant loup». Le juste milieu invoqué par le gouvernement entre protection et chasse est plutôt un retour en arrière vers une conception archaïque, selon laquelle l’homme dominerait la nature et pourrait éliminer le plus possible tout ce qui est «sauvage», qui détruit, endommage ou pourrait endommager.