Expo Bulle
[ 2 mars 2019 ]
La volonté des organisateurs de permettre aux collaboratrices de la PSA
d’accéder à tous les domaines de la manifestation durant leur visite a été bien
perçue.
La nouvelle révision du règlement d’exposition par la CTEBS fin 2018 a également été accueillie favorablement. Parmi les nouveautés positives en matière de protection des animaux, citons le fait que le nouveau règlement d’exposition n’autorise plus de faire écouler partiellement le lait après avoir constaté la présence d’un oedème, mais oblige à faire traire complètement la vache pour la soulager immédiatement. La PSA estime aussi positif que l’examen échographique ait été positionné de telle sorte que les animaux primés qui sortent du ring ainsi que les animaux remarqués au contrôle au pré-ring puissent être facilement examinés.
En revanche, la PSA juge inacceptable que le durcissement annoncé du règlement ou que l’application plus stricte envisagée des mesures de soulagement de la vache concernée (traite complète) ainsi que les sanctions prises à l’égard des exposants (disqualification) n’interviennent qu’à partir d’un degré de gravité 2 d’oedème constaté lors de l’examen échographique. La PSA estime que la commission de contrôle de la CTEBS décide à cet égard de manière discrétionnaire et contraire aux dispositions de protection des animaux en vigueur, en n’interprétant positivement les résultats de l’échographie qu’après une gêne très avancée à partir d’un degré de gravité de niveau 2. Selon nos informations et observations, l’examen échographique a été réalisé de manière sérieuse et dans les règles de l’art par les vétérinaires accrédités à cet effet. Les résultats positifs ont été répartis en 3 catégories (gravité 1 à 3) et transmis. Cela soulève la question de savoir pourquoi des réglementations prévues pour améliorer le bien-être animal et saluées en conséquence sont ensuite interprétées sur place de manière à ne pas soulager les animaux, mais à être encore plus pénibles pour eux. Une telle pratique vide profondément de leur sens les dispositions de protection des animaux et les obligations émises par la CTEBS. La protection des animaux prend ainsi l’allure d’une farce, une telle pratique faisant primer une fois de plus l’ambition sans bornes des éleveurs et des exposants sur le bien-être animal.
La question de savoir pourquoi les vaches présentant un oedème du pis peuvent conserver leur prix et pourquoi les résultats des examens ne sont pas publiés reste sans réponse à l’heure actuelle. Ce serait une bonne image de marque pour une exposition qu’il n’y ait qu’une très faible proportion de vaches présentant un oedème du pis, dont les propriétaires et/ou les présentateurs seraient en outre systématiquement sanctionnés, ainsi que si l’on appliquait strictement les dispositions de protection des animaux.
On peut fondamentalement néanmoins se demander pourquoi ne pas viser à interdire tout scellement des trayons, au lieu de dépenser du temps et de l’argent pour le contrôle au pré-ring et pour l’examen échographique. La PSA demande l’interdiction du collodion et d’autres moyens de scellement des trayons lors des expositions. Il faut, en outre, fixer des intervalles entre les traites de 12 heures au maximum durant lesquels les vaches doivent être impérativement amenées à la traite. Cela permettrait d’empêcher la formation d’oedèmes douloureux du pis.
Nous aimerions que soient prises des mesures pertinentes pour les expositions bovines et les concours de bovins laitiers afin d’éviter les pis surchargés et douloureux. Nous lançons aussi de nouveau un appel aux organisateurs pour qu’ils garantissent les mêmes conditions de participation aux concours pour tous les exposants (interdiction de coller les trayons, traite contrôlée par bloc). Nous aimerions aussi voir des animaux qui ne souffrent pas, ne sont pas stressés et dont l’apparence soit la plus naturelle possible. Le stress, la douleur, le bruit, les médicaments, les colles, les sprays, les gels et les vernis n’appartiennent définitivement pas à l’environnement naturel de nos vaches laitières – pas même exceptionnellement à l’occasion d’expositions. Nos demandes et suggestions d’amélioration concernant les expositions de bétail sont consultables ici: www.protection-animaux.com/expositions_betail
Nous attendons des organisateurs, des exposants et des juges au nom du bien-être des animaux que les dispositions de protection des animaux soient respectées, sans exception, et que les infractions soient systématiquement sanctionnées en conséquence.
Nous estimons que les expositions animales ou les exposants et les détenteurs d’animaux assument une grande responsabilité dans la manière dont ils présentent, détiennent et traitent les animaux en présence du public. Ce sont eux qui offrent la possibilité aux visiteurs (ou qui pourraient le faire) de voir à quoi ressemblent des conditions de détention exemplaires ainsi qu’une façon de traiter respectueusement et dignement les animaux qui leur sont confiés. Ce sont eux aussi qui pourraient protéger la filière agricole d’un nouveau dommage à son image en adoptant un comportement juste et respectueux des animaux, sans préparations et effets spectaculaires excessifs.